Définition de cartualire par l'encyclopedie Universalis:
Recueil d'actes et de documents concernant une personne physique ou morale et transcrits pour elle d'après des textes authentiques, le cartulaire n'a en lui-même aucune valeur d'authenticité. Il servait en général d'instrument d'administration intérieure, car, dans la détermination des droits de l'intéressé, il supprimait la consultation de documents multiples. Il existe, après le XIIIe siècle, des cartulaires authentifiés par des notaires, par comparaison avec les actes originaux qui les composent. La plupart des cartulaires émanent d'institutions religieuses.
C'est en Allemagne qu'apparaissent, au IXe siècle, les premiers cartulaires (Freising, Fulda, évêché de Passau). L'usage en est répandu dans toute l'Europe à partir du XIIe siècle. En rouleau, mais plus souvent sous forme de volumes, ils contiennent soit la copie intégrale des actes les plus importants, soit seulement les passages significatifs ou encore une analyse. Certains, avec des citations plus ou moins longues de documents, se présentent comme des chroniques de l'institution.
Si les cartulaires sont un instrument utile pour l'historien, il lui faut toujours en faire la critique. Les copies peuvent en effet ne pas être exactes et elles sont souvent incomplètes. Il arrive qu'il y ait interpolation d'actes faux, soit que le scribe n'ait pas su les identifier, soit qu'il y ait eu volonté délibérée de falsification.
Extrait 1 :
LXIII, Entre 1105 et 1119
DE CIMITERIO ET MISSECANTANIA ET CLAVE DE BENESSA
Gilem Ez de Sort et Bernard de Sen-Jorz gener ejus,
et Fedec, filius suns, mittebant in querimonia pomarios
de cimiterio Saneti-Michaelis de Benessa et missecantaniam
et retentionem clavis ecclesie et pro hac querimonja dedit
abbas Ainerius equum precii centum solidorum, finem
??ciendo ad Fedac, et accepit in capitulum, ubi crat Arnaut
Voca et multi alii socitatem nostram. et dedit fidejussores
Arnalt Vocam et Ez Arnalt de Bersabat ut
nec ipse, neec ullus superstes ejus hee mitat in querimoniam.
et, ad corroborandam finem, misit manu sua missal
super altare Sancti-Johannis, ut imperpetuum teneatur
finis, Fiat. Fiat.
Traduction
Gilem Ez de Sort, Bernard de Sen-Jorz, gendre de celui-ci, et Fedac, son fils, mettaient dans leur doléances des vergers du cimetière de Saint Michel de Benesse, des chants de messe, et la rétention de la clé de l'église. Pour cette plainte l'abbé Ainer donna son cheval qui valait 100 pièces d'or, faisant une limite à Fedac et le reçut dans le chapitre ou était Arnaud de Boucau et beaucoup d'autres de notre congrégation. Il donna comme garants Arnaud de Boucau et Ez Arnalt de Bersabat pour que, ni lui même, ni aucun des témoins de ces faits ne portent plainte. Pour valider cette condition, il mit sa main sur le missel sur l'autel de Saint Jean pour que cette conclusion soit tenue à l'avenir que cela soit! que cela soit.
Extrait 2 :
LXIV, Entre 1150 et 1167
Arnaudus de Sen-Jorz retinebat violenter et injuste decimam
propriam sue domus quam habebat in Benessa.
Quare excomunicamus et coactus reddidit decimam Arnaudo Boniou,
abbati. et Amato de Mor in presentia
Arnaldi Gilelmi, Aquensis episcopi et omnium canonicorum
Aquensis ecclesie, mitendo missale super altare
Beate Marie et abbas dedit sibi viginti solidos Morlanensis
monete per manum Amati de Mor, insuper concesserit
sibi et consanguineo suo, Bernardo victum et vestitum.
Traduction
Arnaud de Sen-Jorz gardait par la violence et injustement le dixième bien propre de la maison qu'il avait à Bénesse. C'est pourquoi nous l'avons excomunié et contraint. Il rendit le dixième aux abbés Arnaud Boniou et Amat de Mor en présence d'arnaud Guilhem, évêque de Dax et de tous les prêtres de l'église de Dax, mettant son missel sur l'autel de la bienheureuse Marie. L'abbé lui donna 20 ducats morlanenses en monnaie par la main d'Amat de Mor. En outre il aura partagé avec son parent Bernard la nourriture et le vêtement.
|